Le coup d’envoi du deuxième tournoi de golf de la ligue dissidente LIV, soutenue financièrement par l’Arabie saoudite, a été donné jeudi dans l’Oregon, aux Etats-Unis, dans un contexte de polémiques et de menaces de recours en justice.
Le Mexicain Carlos Ortiz, qui fait ses débuts dans le circuit de la LIV, a pris la tête de l’événement en rendant une carte de 67 coups sous le par après avoir réalisé sept birdies et deux bogeys, à Pumpkin Ridge, près de Portland, dans l’Oregon. L’Américain Dustin Johnson, vainqueur de deux Majeurs et ex-N.1 mondial, l’un des grands noms à avoir rejoint la la ligue LIV Golf, était à un coup derrière, avec un score de 68. En dépit de la qualité du parcours et de la participation de grands joueurs qui ont récemment rejoint cette ligue, tels Brooks Koepka, quatre fois vainqueur d’un Majeur, et Bryson DeChambeau, vainqueur de l’US Open 2020, l’événement n’a pas échappé à la controverse.
Des membres des familles endeuillées lors des attentats du 11 septembre 2001 ont tenu une conférence de presse pour exprimer leur indignation. Andre Aiken, qui avait trois ans lorsque son père, Terrance, est mort au World Trade Center, était parmi ceux qui ont appelé à ce que l’Arabie saoudite soit tenue responsable de son rôle dans ces attentats qui fait ont des milliers de morts. Quinze des 19 pirates de l’air étaient des ressortissants saoudiens, outre le chef d’Al-Qaïda, Oussama Ben Laden, qui a orchestré les attaques.
M. Aiken a tenu à remercier tous les joueurs qui ont choisi de ne pas participer à ce tournoi et montré «que leur silence ne peut pas être acheté».
La LIV golf, au budget porté par l’Arabie saoudite et l’ancien champion australien Greg Norman, a attiré certains des meilleurs joueurs avec 25 millions de dollars de dotation pour chacun de ses tournois. Cela a suscité de violentes critiques virulentes de la part des groupes de défense des droits humains, qui estiment que le circuit vise à améliorer l’image du royaume par le biais du sport. Les golfeurs qui ont choisi de participer aux tournois de cette ligue, qui garantit également de l’argent à certaines champions pour leur simple présence ont tenté de prendre leurs distances avec ces polémiques.
DeChambeau, le champion de l’US Open 2020, a déclaré lors d’une conférence de presse d’avant-tournoi qu’il fallait «passer à autre chose». Mais les plus tenaces n’hésitent pas à s’en prendre aux circuit américain (US PGA Tour) et européen (DP World Tour) à l’US PGA Tour, qui ont adopté une ligne dure contre eux, en leur retirant notamment leur carte de membre du PGA Tour.
Le DP World Tour a confirmé avoir reçu une lettre de la part de plus d’une dizaine de joueurs qui menacent d’intenter une action en justice si les amendes et les suspensions dont ils ont écopé pour avoir participé au premier tournoi LIV Golf, début juin en Angleterre, n’étaient pas annulées. Ils ont demandé une réponse d’ici vendredi et appelé à une réunion entre les responsables du DP World Tour et les joueurs.