Un rapport de l’Associated Press publié le 16 juillet 2025 décrit une escalade marquée de la demande pour des services occultes auprès de guérisseurs/tradipraticiens comme Rose Mukite. Elle affirme recevoir un nombre croissant de clients politiques venus de différentes régions, attirés par la perspective de gain électoral ou la protection contre l’adversaire  .
Selon Steven Masiga, leader culturel à Mbale, ces guérisseurs demandent désormais une part des fonds de campagne en échange de leurs services divineurs et magiques . L’influence de ces pratiques est qualifiée de « crazy reliance by politicians »: une confiance quasi inébranlable acquise au fil du temps
Rose Mukite est une guérisseuse traditionnelle active à Mbale depuis les années 1980, lorsqu’elle aurait été possédée par un esprit, selon ses dires . Dans son sanctuaire en forme d’igloo, elle utilise des calebasses, des cauris, de la fumée de tabac et des herbes comme écorce à mâcher pour prévenir les malheurs — y compris l’emprisonnement — en échange d’un modeste paiement ().
Elle admet :
• avoir aidé de nombreux politiciens,
• ne pas garantir le succès systématique — « je ne réussis pas tout, comme à l’hôpital quand la mort arrive »,
• que certains candidats ne viennent en consultation que lorsqu’il est déjà trop tard
Pourquoi ce recours aux guérisseurs avant les élections ?
1. Climat de peur interne et spiritualité politique
Le phénomène ne se limite pas à Rose Mukite. L’AP souligne que la peur de la sorcellerie entre candidats affecte leur comportement : certains refusent même de serrer la main de leurs adversaires, craignant une transmission d’énergie néfaste .
2. Syncrétisme religieux
Aux côtés des pratiques chrétiennes dominantes, nombreux sont ceux qui consultent en secret des guérisseurs, en dépit de l’opposition ferme des autorités religieuses qui jugent ces rituels incompatibles avec le christianisme ().
3. Normalisation dans les campagnes
Affiches urbaines suggèrent la capacité de capture des adversaires, reconquête amoureuse ou gain électoral. Certains candidats associent désormais un pourcentage de leur budget de campagne aux services traditionnels .
4. Pratiques extrêmes
L’un des praticiens décrits a encouragé un candidat à écorcher vivant un bouc comme rituel — ce candidat a remporté l’élection
Les dirigeants religieux, notamment dans les diocèses comme Luweero, dénoncent la prolifération des pratiques occultes et des sanctuaires sorciers dans les villages, souvent équipés de crânes ou d’objets considérés comme maléfiques .
• Aucune loi en Ouganda n’interdit explicitement la sorcellerie ou l’usage de pratiques occultes. Toutefois, accuser quelqu’un de sorcellerie est illégal, comme dans plusieurs pays africains voisins