Un événement historique s’est produit hier au Vatican : pour la première fois de son histoire bimillénaire, l’Église catholique a élu un pape originaire des États-Unis. Le cardinal Robert Francis Prevost, natif de Chicago, a été choisi par ses pairs au quatrième tour de scrutin du conclave, devenant le 267ᵉ successeur de Pierre sous le nom de Léon XIV.
C’est une première qui résonne bien au-delà des murs du Vatican : un pape américain, mais aussi missionnaire, bilingue et multiculturel, à la tête d’une Église universelle en quête de renouveau.

Un parcours entre Nord et Sud
Né en 1955 à Chicago, Robert Prevost incarne une figure singulière dans le collège cardinalice. Doublement citoyen, américain par naissance et péruvien d’adoption, il a passé plusieurs décennies au Pérou, où il fut évêque de Chiclayo de 2014 à 2023. Cette longue expérience missionnaire dans une Église du Sud a profondément marqué sa vision pastorale, empreinte de proximité avec les pauvres et les exclus.
De retour à Rome, il a gravi les échelons de la Curie romaine, devenant en 2023 préfet du Dicastère pour les évêques, un poste-clé dans l’organigramme vatican chargé des nominations épiscopales dans le monde entier. Il était également président de la Commission pontificale pour l’Amérique latine, un poste stratégique à l’heure où le centre de gravité du catholicisme se déplace vers le Sud global.
Un nom chargé de sens
En choisissant le nom de Léon XIV, le nouveau pape inscrit son pontificat dans la lignée de Léon XIII (1878–1903), l’un des grands réformateurs de l’histoire moderne de l’Église. Auteur de l’encyclique Rerum Novarum, texte fondateur de la doctrine sociale catholique, Léon XIII fut un pape de l’ouverture au monde, du dialogue avec la modernité et de la justice sociale. Le clin d’œil est évident : Léon XIV entend poursuivre cet héritage, dans la droite ligne des réformes entreprises par le pape François.
Un style pastoral et engagé
Dès sa première apparition au balcon de la basilique Saint-Pierre, le ton était donné. Dans une intervention sobre et chaleureuse, Léon XIV a lancé un appel à la paix et au dialogue, déclarant que « Dieu aime tout le monde, sans exception ». Il a évoqué les défis contemporains de l’Église, affirmant sa volonté de « marcher avec les plus vulnérables » et de « tendre la main aux périphéries ».
Des mots simples, mais lourds de sens, qui annoncent un pontificat centré sur l’écoute, la compassion et la justice. Observateurs et fidèles y voient déjà un signe d’une Église toujours plus engagée dans la lutte contre les inégalités, l’exclusion et la fermeture identitaire.
Une Église en mutation
L’élection de Léon XIV marque un tournant majeur. Elle consacre l’évolution géographique et culturelle de l’Église catholique : si Rome reste son centre spirituel, le dynamisme du catholicisme se joue désormais en Amérique latine, en Afrique et en Asie. Ce choix du conclave est donc un signal fort : reconnaître cette réalité et lui donner un visage.
Alors que le monde traverse de profondes fractures — politiques, économiques, climatiques —, l’Église catholique semble vouloir s’ancrer davantage dans le réel, en parlant la langue des peuples et en se tournant vers les marges. Avec Léon XIV, c’est une brise nouvelle qui souffle sur Rome — un vent américain, certes, mais surtout universel.
Le primat gallican de l’Eglise catholique historique et traditionnelle de France Mgr Marc Vincent Vattier assure son soutien au pape Léon XIV

Depuis Bordeaux, Mgr Marc Vincent Vattier, primat de l’Église catholique historique et traditionnelle de France, a exprimé son appui total au nouveau souverain pontife, Léon XIV, élu le 8 mai. Dans un message solennel adressé au Saint-Père, l’évêque affirme son “soutien indéfectible” à la haute mission confiée au nouveau pape, tout en l’assurant de sa “prière fervente”.
“Que l’Esprit Saint vous illumine et vous donne la force de guider l’Église avec sagesse, amour et courage”, écrit Mgr Vattier, se faisant l’écho de nombreux fidèles en France, en Amérique et en Afrique. Il évoque également une “affection filiale” et une “profonde communion dans la foi”, saluant dans le pontificat de Léon XIV une promesse d’unité et d’espérance pour une Église en mutation.
Ce message, empreint de respect et de dévotion, illustre la reconnaissance croissante du nouveau pape au sein des diverses expressions de la catholicité mondiale, y compris parmi les sensibilités traditionnelles et gallicanes.