Après avoir déjà imposé au Brésil les droits de douane les plus élevés du monde, Donald Trump promet de frapper plus durement encore l’économie du pays. Depuis des mois, l’affaire Bolsonaro constitue un véritable casse-tête pour l’ancien président américain, qui a multiplié les tentatives pour protéger son allié et éviter sa condamnation. Il a révoqué les visas des magistrats en charge du dossier, menacé le gouvernement brésilien, et même instauré des taxes douanières de 50 % – un record mondial – afin de faire plier la justice.
Mais en vain. Reconnu coupable de tentative de coup d’État, Jair Bolsonaro a finalement été condamné à 27 ans de prison. Selon le tribunal, il dirigeait une « organisation criminelle » destinée à garantir son maintien au pouvoir après sa défaite électorale. Un verdict que l’administration américaine considère comme une véritable provocation.
Brasilia fait face aux pressions
« Les menaces, comme celles proférées par le secrétaire d’État Marco Rubio, n’intimideront pas notre démocratie », a affirmé la diplomatie brésilienne. Une position ferme, malgré l’énorme poids des États-Unis dans le commerce extérieur du Brésil : deuxième partenaire économique après la Chine, Washington représente près de 20 % des importations brésiliennes. L’instauration de droits de douane à 50 % devrait donc peser lourdement sur l’économie nationale, avec une contraction estimée de 0,15 % du PIB en 2025 et 0,3 % en 2026.
Un pays profondément divisé
Au-delà de l’impact économique, l’affaire Bolsonaro a des répercussions politiques et sociales considérables. Son procès a fracturé la société brésilienne. Le 7 septembre, jour de la fête de l’indépendance, les défilés patriotiques ont été remplacés par des manifestations antagonistes : pro ou anti-Bolsonaro. Une radicalisation des positions qui laisse entrevoir une polarisation durable et un pays désormais coupé en deux camps irréconciliables.