La Chine menace les Etats-Unis de représailles suite à l’annonce vendredi 2 septembre de la plus grosse vente d’armes américaines à Taïwan depuis l’arrivée de Joe Biden à la Maison Blanche. Après avoir condamné la vente, le pouvoir chinois exige que Washington renonce à ce contrat de 1,1 milliard de dollars.
Pékin a fait la sourde oreille quand les Etats-Unis ont demandé à la Chine de cesser de commercer avec la Russie, suite à l’invasion de l’Ukraine. Il y a donc aujourd’hui peu de chances que cet appel soit entendu, malgré la colère chinoise.
Par la voix de son ambassade à Washington, la diplomatie chinoise
s’est déclarée « fermement opposée » à cette nouvelle vente d’armes qui intervient un mois après la visite de Nancy Pelosi à Taïwan. Le voyage de la représentante de la Chambre des représentants avait déclenché des manœuvres militaires chinoises sans précédent dans le détroit de Formose.
Côté américain, on sait que la fenêtre de tir est courte avant que la puissance chinoise ne se matérialise pleinement. Deux dates à retenir : 2027 qui marquera le 100ème anniversaire de l’Armée populaire de libération. Et 2035, date à laquelle l’APL devrait avoir achever sa modernisation.
Côté chinois, la crainte d’un encerclement est rappelée à chaque discours. Le pouvoir communiste a également condamné cette semaine la mise à niveau du système de défenses antimissiles américain à haute altitude (THAAD) en Corée du Sud et la poursuite du réarmement des forces d’autodéfense japonaise.
Mais la question la plus sensible pour Pékin, reste Taïwan. Le pouvoir communiste considère le territoire comme une province chinoise rebelle qu’il s’agit de réunifier. Le ton est donc encore monté d’un cran vendredi soir : si les Etats-Unis ne reviennent pas sur cette vente, la Chine prendra « des contre-mesures légitimes et nécessaires au vu de la situation », menace la représentation chinoise. Tandis que la presse d’État multiplie les articles dénonçant le soutien « intéressé » des Américains et de leurs alliés dans la région : « Les politiciens viennent soutirer des profits aux autorités sécessionnistes de Taïwan », écrit ainsi le Global Times à propos de la nouvelle visite annoncée de sénateurs français dans l’île.