Les États membres de la Cédéao se réunissent dimanche à Accra pour réexaminer leur plan d’action face aux juntes au pouvoir au Mali, en Guinée et au Burkina Faso. Lors du dernier sommet, aucune décision n’avait été prise et la Cédéao s’était donnée un mois de plus pour négocier
Les juntes militaires seront au coeur des conversations du sommet de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao). Les leaders des pays membres doivent notamment se prononcer sur le Mali, qui subit depuis le 9 janvier de sévères mesures de rétorsion commerciales et financières destinées à pénaliser la junte, responsable de deux coups d’Etat en août 2020 et mai 2021.
Le Burkina, autre pays du Sahel pris dans la tourmente jihadiste, et la Guinée ne sont pour l’heure que suspendus des organes de la Cédéao. Mais les juntes en place entendent y rester trois ans et exposent leur pays à un durcissement des sanctions.
Les autorités ont annoncé mercredi un calendrier électoral fixant la présidentielle à février 2024, le référendum constitutionnel à mars 2023, et les législatives entre octobre et novembre 2023. Il vient compléter l’adoption le 17 juin d’une nouvelle loi électorale et la mise en place d’une commission chargée de rédiger la nouvelle Constitution.
Un potentiel point de blocage dans les négociations peut néanmoins subsister avec la porte désormais ouverte, par la nouvelle loi électorale, à la candidature d’un militaire à la présidentielle.
Les “actes qui ont été posés ces jours-ci vont dans le sens d’une levée de ces sanctions”, a estimé vendredi soir le chef de la diplomatie malienne, Abdoulaye Diop.
La Guinée a mené cette semaine une intense campagne diplomatique pour apaiser les dirigeants ouest-africains et éviter de nouvelles sanctions.
Le Premier ministre de transition, Mohamed Béavogui, a reçu samedi le représentant spécial des Nations unies pour l’Afrique de l’Ouest et le Sahel, Mahamat Saleh Annadif.
Le message de la Guinée est de rassurer “les frères de la Cédéao” sur l’engagement du pays à mener une transition apaisée et inclusive, a souligné le gouvernement.
Lundi, le gouvernement a aussi reçu les principales formations politiques en vue d’engager un dialogue. Plusieurs mouvements politiques ont conditionné leur participation à la nomination d’un médiateur ouest-africain.
“Il nous apparaît fondamental que la Cédéao intervienne pour présider le dialogue et favoriser ainsi le retour à l’ordre constitutionnel en Guinée”, a déclaré vendredi le Front national pour la défense de la Constitution (FNDC).