Le gouvernement italien a accepté le débarquement en Sicile d’une partie seulement des migrants sauvés par un bateau humanitaire. Trois autres navires restent bloqués en mer.
« Enfin, nous avons recommencé à protéger nos frontières ! », a exulté Matteo Salvini sur twitter évoquant l’époque où, ministre de l’intérieur, il faisait preuve d’intransigeance pour interdire aux navires des ONG sauvant des migrants en Méditerranée l’accès aux ports italiens.
Comme un air de déjà-vu, seuls 144 migrants mineurs et malades secourus par le navire Humanity 1, ont pu débarquer dans le port sicilien de Catane dimanche matin. Une trentaine d’hommes ont été contraints de rester à bord. Au large, trois autres bateaux, transportant 900 migrants, attendent toujours de pouvoir accoster, certains depuis deux semaines.
Giorgia Meloni durcit la politique migratoire de l’Italie
La crise migratoire, qui avait disparu des principales préoccupations des Italiens, refait la une des médias. D’après le ministère de l’Intérieur, plus de 87.000 personnes ont débarqué en Italie depuis le début de l’année contre près de 55.000 l’an dernier et plus de 29.000 en 2020. Un chiffre certes en hausse constante mais encore en dessous du record des plus de 111.000 arrivées en 2017. L’Italie est la quatrième nation européenne ayant reçu le plus de demandes de droit d’asile derrière l’Allemagne, la France et l’Espagne.
Giorgia Meloni évoquait pendant la campagne électorale son intention d’instaurer un « blocus naval des côtes libyennes d’où partent les migrants. » Son gouvernement envisage maintenant de rétablir les « décrets sécurité », adoptés par Matteo Salvini lorsqu’il était ministre de l’Intérieur, qui « criminalisaient » les ONG. Son successeur, Matteo Piantedosi, tout en déclarant que l’Italie remplirait ses obligations humanitaires, insiste pour que les migrants soient pris en charge par l’Etat auquel chaque bateau qui les sauve est rattaché par son pavillon. Concernant la crise actuelle, il s’agit de l’Allemagne pour deux navires et de la Norvège pour les deux autres.