Nommée le 31 décembre 2024, le Dr Marie Solange Ndom Ebongue Manga a été officiellement installée le 13 janvier 2025 à la tête de L’Hôpital Laquintinie de Douala. Devenant ainsi, la toute première femme à la tête de cette formation sanitaire vielle de 94 ans.
Depuis sa création en 1931, l’hôpital Laquintinie de Douala n’a connu que des hommes comme locataires du bâtiment administratif où est logé la direction de cet hôpital. Pourtant selon l’Ordre National Des Médecins du Cameroun, le Cameroun compte environ 4000 femmes médecins. La désignation du Dr Marie Solange Ndom Ebongue Manga comme directeur de cet hôpital de référence en Afrique centrale, est un signal fort de l’administration Biya en direction des femmes. Et relance le débat sur la nomination des femmes aux postes de responsabilité au Cameroun.
Malheureusement, les données disponibles montrent que les femmes sont encore sous-représentées dans les postes de décision dans ce pays. Selon certaines études, les femmes camerounaises sont confrontées à des défis importants pour accéder aux postes de responsabilité, notamment en raison des stéréotypes de genre et des préjugés. La gestion de cet hôpital désormais confiée à une femme, vient confirmer que les choses évoluent pour les femmes au Cameroun dans le domaine de la santé même si c’est à une vitesse réduite. Il est essentiel de continuer à travailler pour promouvoir l’égalité des chances et la diversité pour que les femmes puissent occuper des postes de responsabilité et contribuer au développement de ce pays.
En effet, les domaines où les femmes sont encore sous-représentées dans les postes de décision, sont notamment entre autres les secteurs clés tels que la politique, l’économie et la justice. Pour promouvoir la nomination des femmes aux postes de responsabilité, il est essentiel de mettre en place des politiques et des programmes qui favorisent l’égalité des chances et la diversité. Ces politiques et ces programmes existent bel et bien à Yaoundé. Mais malheureusement, dans les tiroirs. Ils sont sans gêne aucune utilisés comme des slogans dans les discours politiques ou brandis aux bailleurs de fonds bilatéraux et multilatéraux quand il est question de solliciter un financement et que la promotion du genre pourrait représenter un verrou à l’obtention dudit financement étranger.
L’hôpital public en Afrique francophone est gravement malade selon de nombreux observateurs. C’est d’ailleurs pour cela que tous les pays ou presque d’Afrique francophone ont eu ou sont en train d’initier des réformes de leurs hôpitaux publics, afin de les sortir de l’impasse où ils se trouvent et les mettre en phase avec les réalités de notre temps. Le succès ou l’échec de ces réformes sera lié à la mise en œuvre effective de certains mécanismes efficaces et impactants notamment la promotion du genre par une réelle motivation du personnel hospitalier féminin : au-delà de la fuite des soignants à l’étranger qui doit être abordée dans un cadre plus large que celui de la seule réforme des hôpitaux, la place de la femme à la tête des grands centre hospitaliers des pays du continent doit être impérativement un engagement.
Car aucune réforme n’obtiendra les résultats escomptés sans la présence effective et en nombre équitable des femmes à des postes de décision dans l’hôpital public en Afrique. Précision valant la peine, La motivation dont nous parlons ici est celle au sens précis de l’incitation financière liée à la performance sous la sanction du marché. Au sens large celle qui englobe alors le statut, le profil de carrière, les primes, les moyens et le cadre de travail, mais aussi la motivation personnelle.
Titulaire de plusieurs diplômes dont un Doctorat en Médecine, un D.I.U (Diplôme Inter-universitaires) de Biostatistique et de Méthodologie de la Recherche clinique, un D.E.S (Diplôme d’Études spécialisées), en Cardiologie, le Dr Marie Solange Ndom Epse EBONGUE MANGA est née le 30 octobre 1980 à Yaoundé. Elle est membre de l’Ordre national des médecins du Cameroun (Onmc), de la Société Camerounaise de Cardiologie (Scc), et de la Société Marocaine de Cardiologie (Smc). Avant sa nomination, la cardiologue, manager hospitalier, occupait le poste de Conseiller médical de l’hôpital Laquintinie, cumulativement avec celui de Chef de Service de Cardiologie.
Jean Jules LEMB