Dotée de vastes pouvoirs, une commission ad hoc commence ses auditions mardi. Elle pourrait gêner le premier ministre, Rishi Sunak, qui fut chancelier de l’Echiquier durant la pandémie, ainsi que le Parti conservateur, au pouvoir depuis 2010.
Les premières auditions publiques dans le cadre de l’enquête sur la gestion par le gouvernement britannique de la pandémie de Covid-19, qui a fait au moins 220 000 victimes depuis mars 2020, devaient débuter mardi 13 juin, à Londres. Mise sur les rails tardivement, en juillet 2022, par Boris Johnson, après des mois de lobbying de la part des associations de familles de victimes, cette enquête est la plus ambitieuse du genre jamais lancée au Royaume-Uni. On la compare déjà à celle sur le Bloody Sunday, le massacre par l’armée britannique de civils irlandais, à Derry-LondonDerry en 1972. Décidée en 1998 par Tony Blair, elle dura dix ans, coûta plus de 200 millions de livres sterling aux contribuables britanniques, mais constitua une étape importante dans le processus de réconciliation nord-irlandais.
Présidée par une magistrate respectée – la baronne Heather Hallett, ancienne juge de cour d’appel, qui avait dirigé l’enquête sur les attentats de Londres du 7 juillet 2005 –, cette commission d’enquête sur la gestion de l’épidémie de Covid-19 n’a pas le pouvoir de porter des accusations criminelles ou civiles contre des individus, et ses recommandations ne sont qu’indicatives.