Pour la première fois depuis l’indépendance de Taïwan, le commandement américain des forces spéciales de l’armée de terre, l’USASOC, a conduit des exercices simulant des opérations sur l’île revendiquée par Pékin et impliquant l’envoi de soldats américains des forces spéciales à Taïwan, le 27 avril dernier à Fort Bragg (Caroline du Nord).
Les opérateurs ont notamment tiré avec des fusils sans recul, percé des tunnels, utilisé des drones kamikaze Switchblade, ce qui reflète un changement considérable pour l’USASOC, analyse le spécialiste de l’Asie A. B. Abrams dans The Diplomat.
«[Les Taïwanais] savent que leur entraînement doit être plus adapté au réel. […] Nous, en particulier dans la communauté des opérations spéciales, travaillons avec eux pour évoluer davantage vers un modèle de résistance partisane», déclarait fin mars le député américain et ancien militaire Mike Waltz, président d’un sous-comité de la commission défense de la Chambre des représentants des États-Unis. «[Nous devons faciliter] une résistance à l’ukrainienne.»
«Les opérations spéciales secrètes ont un rôle très important à jouer [en cas de guerre avec la Chine], en plus du pré-positionnement et du renforcement [des arsenaux à Taïwan] qui vont être essentiels, mais ne suffiront pas. Il faudra une chaîne d’approvisionnement qui s’appuiera largement sur nos forces [conventionnelles] pour le faire», analyse un autre député et ex-militaire, Jason Crow, également membre du comité des affaires étrangères de la Chambre.