Les camerounais sont allés aux urnes le 12 octobre 2025 pour élire leur président de la république parmi les douze candidats en lice. Ce scrutin présidentiel démocratique organisé par Elections Cameroun (ELECAM), dans l’ensemble s’est déroulé dans un calme relatif et la sérénité dans plusieurs régions du pays malgré quelques défis logistiques et sécuritaires enregistrés dans certains bureaux de vote.

Une campagne électorale courte mais intense
Durant deux semaines précédant le vote, les douze candidats ont parcouru le pays pour présenter leurs programmes. Si la compétition politique est restée dominée par les grandes formations et les visages des poids lourds de la scène politique camerounaise notamment Issa Tchiroma Bakary, Paul Biya, Bello Bouba Maigari ou Cabral Libii, on a pu observer depuis 2018, une implication croissante des jeunes et des femmes tant comme militants comme observateurs ou électeurs. Tous ou presque, résolus à contribuer au changement à la tête du pays.
Un scrutin apaisé dans plusieurs régions
Le jour du vote, les camerounais ont répondu à l’appel des douze candidats à l’élection présidentielle en se rendant massivement aux urnes et surtout en surveillant attentivement les opérations comme on a pu le constater dans quelques bureaux de vote qui étaient ouvert dès 8 heures. Dans les grandes villes du Cameroun, Douala, Yaoundé, Garoua ou Bafoussam, le scrutin s’est déroulé dans le calme et la discipline sous la surveillance des forces de maintien de l’ordre et des observateurs nationaux et internationaux. Dans plusieurs communes, telle que la commune de Douala 5e, certains électeurs rencontrés dans les bureaux de vote du Lycée d’Akwa Nord ou de l’Ecole publique de la Cité Sic, saluent la fluidité du processus et la bonne organisation. Tandis que d’autres interrogés dans la commune de Douala 3e déplorent une logistique approximative caractérisée par l’insuffisance d’éclairage lors du décompte des bulletins de vote. Les opérations de dépouillement se sont effectuées dans la transparence en présence des agents électoraux et les scrutateurs des partis politiques. Quelques échauffourées ont été néanmoins enregistrés dans la ville de Garoua bastion du principal challengeur de Paul Biya.
Issa Tchiroma Bakary
Son message axé sur le patriotisme, la stabilité et l’unité nationale semble avoir trouvé un écho favorable auprès de nombreux électeurs. Dans certains bureaux vote, il aurait même été plébiscité. Dans le septentrion, notamment à Garoua, Maroua et Guider, plusieurs bureaux de vote auraient enregistré une forte mobilisation en faveur du candidat du Front pour le Salut National du Cameroun (FNSC). Connu pour son franc-parler et sa proximité avec les populations confirmées pendant cette campagne présidentielle, l’ancien ministre de l’emploi et de la formation professionnelle avant sa démission au mois de juin, a su capitaliser sur sa notoriété et son ancrage local. Les réseaux sociaux l’annonce déjà comme vainqueur de cette élection pourtant cet exercice est réservé au Conseil Constitutionnel qui arrête et proclame les résultats de l’élection présidentielle dans un délai maximum de quinze (15) jours à compter de la date de clôture du scrutin tel que prévu par le code électoral.
Un symbole d’unité nationale
Le calme observé dans la majorité des villes camerounaises est perçu comme un signe de maturité politique dans un contexte marqué par les défis économiques et sécuritaires, le bon déroulement du scrutin du 12 octobre au Cameroun témoigne du désir profond des camerounais de consolider la démocratie et d’exprimer leur choix par les urnes plutôt que par la violence. Malgré ce bilan à priori positif, plusieurs acteurs crient déjà à la fraude électorale d’un côté, tandis que de l’autre côté, le gouvernement à travers la voix du ministre de l’administration territoriale met en garde les candidats qui prévoient de s’autoproclamer vainqueur. Paul Atanga Nji entend : « traquer les messages séditieux dans les médias et dans les réseaux sociaux. »
Jean Jules LEMB