u tournant des XIXe et XXe siècles, le territoire actuel de la Namibie était une colonie allemande connue sous le nom de Sud-Ouest africain allemand. Entre 1904 et 1908, une série de conflits éclata entre les troupes coloniales allemandes et les peuples indigènes Herero et Nama. Ces conflits ont conduit à un génocide largement reconnu par les historiens et les autorités internationales.
Contexte Historique
Les tensions entre les colons allemands et les peuples autochtones s’intensifient en raison de la confiscation des terres, des violations des droits, et des mauvaises conditions de travail imposées par les colons. En janvier 1904, les Herero, sous la direction de Samuel Maharero, se révoltent contre l’oppression allemande. La rébellion des Herero est rapidement suivie par celle des Nama, dirigée par Hendrik Witbooi.
Le Génocide
Le général Lothar von Trotha, envoyé pour réprimer les révoltes, adopte une politique de terre brûlée et émet l’« ordre d’extermination » (Vernichtungsbefehl) en octobre 1904. Cet ordre décrétait que tout Herero trouvé dans les territoires allemands devait être tué. Les survivants furent chassés dans le désert de l’Omaheke, où beaucoup moururent de soif et de faim. Les Nama subissent un sort similaire peu de temps après.
Les estimations varient, mais on estime que jusqu’à 80% des Herero et 50% des Nama furent exterminés durant cette période. Ce génocide est souvent considéré comme l’un des premiers du XXe siècle et a laissé des cicatrices profondes dans la mémoire collective de la Namibie.
Demandes de Réparations
Les représentants des peuples Nama et Herero, soutenus par divers mouvements et ONG, demandent depuis des années que l’Allemagne reconnaisse officiellement le génocide et verse des réparations. En 2021, l’Allemagne a reconnu le génocide et a promis plus d’un milliard d’euros en aide au développement, mais cette offre a été jugée insuffisante par les descendants des victimes, qui réclament des réparations directes.
Démonstration à Windhoek
Récemment, des représentants des peuples Nama et Herero ont défilé à Windhoek pour commémorer les victimes du génocide et renforcer leurs revendications pour des réparations. Ils cherchent également à obtenir le soutien du président namibien Nangolo Mbumba, qui a succédé à Hage Geingob après son décès dû à un cancer. Le soutien du président est perçu comme crucial pour intensifier les négociations avec l’Allemagne.