Réunis par une détermination commune, le Mali, le Niger et le Burkina Faso ont récemment annoncé leur intention de délaisser le franc CFA au profit d’une monnaie commune au Sahel. Cette initiative audacieuse trouve ses racines dans un contexte historique complexe, marqué par les héritages coloniaux du franc CFA et les aspirations croissantes à une autonomie économique.
Le franc CFA, longtemps critiqué pour son lien avec l’ancien colonisateur français, a été au cœur de débats passionnés sur la souveraineté économique. La décision des trois pays sahéliens de s’unir pour créer une monnaie commune reflète une volonté de rompre avec cette relation et de forger une voie nouvelle.
Au-delà de l’affirmation de leur indépendance, ces nations partagent des objectifs économiques communs. La nouvelle monnaie sahélienne pourrait être un levier pour renforcer le commerce régional, encourager l’intégration économique et créer une stabilité monétaire propice à la croissance.
Cependant, cette transition n’est pas sans défis. L’ajustement économique nécessaire et les questions logistiques liées à la mise en œuvre de cette monnaie commune soulèvent des interrogations importantes. Les avantages potentiels, tels qu’une flexibilité monétaire accrue et une coopération renforcée au sein de la région, coexistent avec ces défis.
L’impact de cette décision ne se limite pas aux frontières des trois pays. L’article examine comment cette transition pourrait influencer d’autres nations du Sahel, remodelant ainsi la dynamique économique régionale. La réussite de cette entreprise dépendra également d’une coopération internationale bien orchestrée et d’une planification stratégique minutieuse.
Dans l’ensemble, l’annonce de ces trois nations sahéliennes résonne comme un signal fort de changement dans le paysage financier de la région. Alors qu’elles s’apprêtent à redéfinir leur horizon monétaire, les regards du monde entier se tournent vers cette initiative qui pourrait influencer la manière dont d’autres nations africaines envisagent leur propre avenir monétaire.
Les gouvernements militaires du Mali et du Niger ont, par ailleurs, fait savoir qu’ils envisageaient de résilier, dans les trois prochains mois, leurs accords fiscaux conclus il y a plusieurs décennies avec la France. Dans un communiqué conjoint, les autorités au pouvoir des deux pays ont expliqué leur décision en raison de « l’attitude hostile persistante de la France » envers leurs nations et du « caractère déséquilibré de ces accords, entraînant une perte financière significative pour le Mali et le Niger »
La signature de la charte du Liptako-Gourma à la mi-septembre permet à ces trois États du Sahel, non seulement de faire front commun contre l’insécurité et les conflits liés à des groupes armés non étatiques, mais aussi de renforcer la coopération économique. Cette coopération comprend la création d’une banque d’investissement et d’une monnaie commune, le Sahel, visant à se libérer du Franc CFA.